Discours funèbre aux funérailles de M Charles Koffi Diby
C’est avec une profonde émotion et une immense tristesse que j’ai appris la nouvelle du décès de mon frère, de mon collègue, de mon cher ami, le Président du CESEC de Côte d’Ivoire et Président de l’AICESIS, M. Charles Koffi DIBY, rappelé à Dieu le 7décembre 2019.
L’éloge funèbre pour M. Charles Koffi Diby, président du CESEC de Côte d’Ivoire et président de l’AICESIS, par M. Iacob Baciu, président du CES de Roumanie et président d’honneur de l’AICESIS et de l’UCESIF
Programme des Obseques Nationales de Monsieur Charles Koffi Diby (FR)
Programul Funeraliilor Naționale ale Domnului Charles Koffi Diby (RO)Assemblée attristée,
Famille endeuillée,
Mesdames et Messieurs,
Au cours de sa riche carrière administrative et diplomatique, le président Charles Koffi Diby, mon ami et mon frère, a traversé le monde et a connu la richesse de la diversité culturelle de l’humanité. J’ai choisi de présenter ici quelques traits de cette personnalité remarquable qui a influencé non seulement la trajectoire des institutions de son pays, mais également celle des organisations internationales qui nous ont réunis.
La douleur que beaucoup d’entre nous ressentent face à cette perte tragique et inattendue n’est atténuée que par les nombreux hommages pleinement mérités rendus au président Koffi Diby, tant au niveau national qu’international, devant la Cathédrale Saint Paul du Plateau à Abidjan, la ville où il a commencé sa carrière au service du peuple ivoirien, et par le respect et les prières qui l’accompagnent de la capitale à son lieu de naissance.
Aujourd’hui nos pensées et nos prières se tournent vers ses proches dont la souffrance est maintenant la plus profonde. En tant que partenaires institutionnels et amis de Charles Koffi Diby, nous partageons la ferme conviction que le départ de notre frère laisse derrière lui une place vide et un énorme défi: remplir nos devoirs au plus haut niveau. Néanmoins, j’ai toute confiance que le président Koffi Diby a pris soin de transmettre ses connaissances et sa riche expérience diplomatique et institutionnelle.
Aujourd’hui nous rendons hommage à l’ancien président du Conseil économique, social, environnemental et culturel de Côte d’Ivoire comme l’un des technocrates et des diplomates les plus accomplis de son pays, qui a su cohabiter politiquement avec trois présidents différents afin de représenter son pays devant des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
C’est fort bien connu, il a été ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Économie et des Finances, ministre de plein exercice de l’Économie et des Finances, ministre des Affaires Étrangères, président du Conseil économique, social, environnemental et culturel, et les distinctions qui lui ont été décernées au niveau national et international parlent d’elles-mêmes (le Prix du Meilleur ministre des Finances de la région Afrique décerné par « The Financial Times » via son célèbre magazine « The Banker », en 2010; par « Emerging Markets », également en 2010; et encore par « The Banker », en 2013).
Ceux d’entre nous qui avons eu le privilège de travailler avec notre frère et ami connaissons ses capacités et ses talents exceptionnels: une intelligence fine, une logique incontestable, une éloquence remarquable, une capacité de faire valoir de nouvelles perspectives sur les diverses situations. Voilà seulement une partie de ses qualités qui sont toutefois loin de saisir pleinement sa contribution durable au bon fonctionnement des institutions et des organisations dont il était membre ou qu’il présidait.
Cela m’amène au point de notre interaction, à savoir notre appartenance à l’Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (AICESIS) et à l’Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires francophones (UCESIF). Entre 2017 et 2019, j’ai assuré la présidence de l’AICESIS et celle de l’UCESIF, période pendant laquelle Koffi Diby a occupé, en tant que président du CESEC, la position de membre du Conseil d’administration de l’AICESIS et celle de vice-président membre du Bureau de l’UCESIF, respectivement. Nos participations aux réunions et aux activités des deux associations ont été nombreuses, de même que les défis thématiques extrêmement actuels lancés lors ces réunions.
J’ai été impressionné, dans ce contexte, de trouver en la personne du président Koffi Diby un très bon ami et un excellent conseiller, qui n’a pas hésité à mettre à profit ses aptitudes acquises tout au long de sa carrière diplomatique et administrative pour identifier les problèmes urgents de l’humanité auxquels l’AICESIS et l’UCESIF, en tant que forums qui rassemblent les syndicats, les employeurs et la société civile, pouvaient répondre par des suggestions que les CES membres présentaient ensuite à leurs gouvernements nationaux, unissant ainsi leurs forces sur le plan économique et social pour parler d’une seule voix au niveau international.
Par conséquent, je pense que la proposition de Koffi Diby comme président et comme mon successeur à la tête de l’AICESIS a été le meilleur choix, et elle s’est concrétisée lors de la réunion de l’Assemblée générale et celle du Conseil d’administration de l’AICESIS organisées conjointement par le CES de Roumanie et l’AICESIS en octobre dernier.
J’étais alors très attristé de voir Koffi Diby souffrir, mais j’étais aussi captivé par son discours percutant, qui démontrait la prise en charge particulièrement responsable de la mission de l’AICESIS commencée il y a 20 ans et sa capacité à évoquer de manière très claire des enjeux mondiaux, avec leurs dimensions économiques, sociales, culturelles et environnementales, liés au travail décent, au dialogue social, à la croissance inclusive, au changement climatique, au développement durable, aux questions de sécurité, tels qu’ils se présentent aujourd’hui.
J’ai noté, comme tous mes collègues, le thème principal de travail proposé pour discussion pendant le mandat présidentiel du CESEC, « Une AICESIS innovante pour une contribution à la réduction des inégalités et des vulnérabilités continentales », et la façon dont le président Koffi Diby a donné une forme concrète aux notions d’inégalité et de vulnérabilité, en les classant selon des critères économiques, environnementaux et culturels. Cette classification claire lui a permis de présenter un plan stratégique d’actions concrètes visant à renforcer les capacités de nos institutions, notamment par le biais de l’organisation d’ateliers régionaux et d’échanges internationaux d’expériences sur les sous-thèmes susvisés.
J’ai mentionné en détail le discours de notre frère lors de son investiture à la tête de l’AICESIS pour deux raisons. La première est que, à mon avis, nous, les membres de l’AICESIS, avons le devoir - tant envers notre association qu’envers celui qui était au début de son mandat et qui aurait pu apporter une contribution extraordinaire à l’association - de bien comprendre et de mettre en œuvre le plan stratégique si bien élaboré par l’ancien président du CESEC et de l’AICESIS. La deuxième raison est que, rétrospectivement, je suis profondément impressionné par la force dont Koffi Diby a fait preuve à un moment où sa santé était si fragile, en réussissant, malgré sa souffrance, à systématiser de manière cohérente sa vision et à espérer qu’il serait en mesure de nous aider à la mettre en œuvre.
Ainsi, je vois en mon frère et mon ami un modèle et une source d’inspiration pour nous tous. Je pense que nous, tous les membres de l’AICESIS, au milieu de la souffrance provoquée par cette perte, pouvons être fiers de l’héritage que nous a laissé le président de l’AICESIS, convaincus que sa mémoire nous guidera dans nos efforts pour maintenir le statut et l’autorité dont jouit notre association, entre autres grâce au président Koffi Diby.
Qu’il repose en paix !
Iacob Baciu
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